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Activité de l’eau dans les applications pharmaceutiques

Activité de l’eau dans les applications pharmaceutiques
Activité de l’eau dans les applications pharmaceutiques

L’activité de l’eau mesure l’état énergétique de l’eau, qui représente un meilleur moyen de prévoir et d’évaluer les réactions liées à l’humidité et susceptibles d’endommager les produits pharmaceutiques.

L’industrie pharmaceutique mesure l’humidité depuis de nombreuses années car la plupart des formulateurs pensent que l’eau est l’ennemi de la stabilité des IPA. Les recherches montrent qu’ils n’ont que partiellement raison.

Activité de l’eau et durée de conservation des produits pharmaceutiques

L’humidité est la quantité d’eau contenue dans un produit. L’activité de l’eau (aw) mesure le niveau d’énergie de l’eau. Le niveau d’énergie est beaucoup mieux corrélé aux réactions qui affectent les produits pharmaceutiques. Pensez aux trois problèmes suivants :

  1. Hydrolyse de l’IPA
  2. Cristallisation affectant les taux de dissolution
  3. Mottage/agglomération des poudres

Toutes ces réactions dépendent du temps et leur vitesse est influencée par l’activité de l’eau. Par exemple, la pharmacopée américaine (USP) 1112 stipule spécifiquement que l’activité de l’eau peut être utilisée pour réduire la dégradation des formulations d’IPA sensibles à l'hydrolyse.

Il est essentiel de connaître l’activité de l’eau des produits pharmaceutiques (protéines, médicaments, crèmes, poudres et excipients) pour obtenir une forme de dosage présentant d’en optimiser les propriétés chimiques, physiques et microbiennes, ainsi que la durée de conservation. L’activité de l’eau influence la stabilité chimique, la stabilité microbienne, les propriétés d’écoulement, la compacité, la dureté et la vitesse de dissolution des formes de dosage des produits pharmaceutiques, des protéines, des produits biopharmaceutiques, des nutraceutiques et des produits phytochimiques.

Corrélation avec la croissance microbienne

L’objectif du Conseil international d’harmonisation des exigences techniques pour l’enregistrement des médicaments à usage humain (ICH) est de fournir des conseils pour l’établissement de programmes de tests de qualité et de validation des lots (Hussong 2009). Il souligne que les programmes de tests de qualité doivent être basés sur les risques et s’appuyer sur des données scientifiques. Les procédures d’essai et les critères d’acceptation des programmes de validation des médicaments sont décrits dans la norme ICH Q6A. Les arbres de décision n° 6 et n° 8 contiennent des instructions sur les meilleures méthodes de détermination des attributs microbiologiques. Dans les deux arbres de décision, la nécessité de tester les limites microbiennes repose sur la question de savoir si le produit est intrinsèquement assez « sec » pour ne pas favoriser la croissance microbienne.

Dans l’industrie pharmaceutique, on part souvent du principe que cette siccité peut être établie à l’aide de la teneur en eau, ou de la quantité d’eau contenue dans un produit, généralement par le biais d’une analyse Karl Fischer. Cependant, depuis les travaux de Scott dans les années 1950, il est bien établi que c’est l’activité de l’eau, ou l’énergie de l’eau, qui détermine en fait si les micro-organismes peuvent ou non accéder à l’eau dans un système (Scott 1957). Par conséquent, la « siccité » mentionnée dans les arbres de décision de l’ICH Q6A devrait être mesurée à l’aide de l’activité de l’eau.

Les micro-organismes ont une activité limite de l’eau en dessous de laquelle ils ne peuvent pas se développer. La connaissance du comportement des micro-organismes à différents niveaux d’activité de l’eau est importante pour respecter les lois nationales sur les aliments, les médicaments et les cosmétiques. Le tableau suivant présente les limites de croissance des micro-organismes courants dans les produits pharmaceutiques. La conception d’un produit dont l’activité de l’eau est inférieure à ces limites de croissance permet d’assurer la sécurité microbiologique du produit.

Produits de consommation et produits pharmaceutiques figurant généralement dans cette plage

Tableau 1. Activité de l’eau et croissance des micro-organismes pour les produits de consommation et les produits pharmaceutiques (adapté de « Water Activity Applications in the Pharmaceutical Industry » [Applications de l’activité de l’eau dans l’industrie pharmaceutique])

Plage d’awMicro-organismes généralement inhibés par l’aw la plus basse dans cette plageProduits de consommation et produits pharmaceutiques figurant généralement dans cette plage
0.91–0.87Nombreuses levures (Candida, Torulopsis, Hansenula), MicrococcusSuspension anti-inflammatoire, antitussif, élixir mucolytique, spray nasal, liquide oral
0.80–0.75La plupart des bactéries halophiles, aspergilles mycotoxinogènesSirop de maïs à haute teneur en fructose, savon (ordinaire)
0,87–0,80La plupart des moisissures (pénicilliaires mycotoxinogènes), Staphyloccocus aureus, la plupart des Saccharomyces (bailii) spp, DebaryomycesCrème anti-inflammatoire, crème bactéricide, gel contre les aphtes (oral), citrobioflavonoide et sirop de vitamine C, sirop contre l’épilepsie, sirop de lactulose (laxatif)
0,60-0,50Pas de prolifération microbienneLiquide analgésique (gélules de gélatine), analgésique (gélules de gélatine) gélatine, poudre anti-micotique
0,50-0,40Pas de prolifération microbienneAnalgésique, anti-allergique, comprimés antibiotiques (céfacilline), pilules anti-migraineuses, aspirine, pastilles contre la toux à centre liquide, inhalateur de poudre sèche, comprimés de pancréatine
0,40-0,30Pas de prolifération microbienneComprimé, baume à lèvres, gélule remplie de liquide, gélule remplie de poudre, capsule molle remplie de liquide, comprimés multivitamine, comprimés de vitamine C
0,30-0,20Pas de prolifération microbienneCapsule à coque dure, suppositoires, pommade rectale <0,10 Pas de prolifération microbienne Inhalateur-doseur à base de gaz propulseur
<0,10Pas de prolifération microbienneInhalateur-doseur à base de gaz propulseur
0,65-0,60Levures osmophiles (Saccharomyces rouxii), quelques moisissures (Aspergillus echinulatus, Monascus bisporus)Miel
1,00–0,95Pseudomonas, Escherichia, Proteus, Shigells, Klebsiella, Bacillus, Clostridium perfringens, certaines levuresSuspension antiacide, gel capillaire, pommade anti-inflammatoire, gel de chlorhexidine, sirop contre la toux, crème topique, suspension liquide buvable, shampooing
0,95–0,91Salmonella, C. botulinum, Serratia, Lactobacillus, Pediococcus, certaines moisissures, levures (Rhodotoru,la, Pichia), Vibrio parahaemolyticusGel anti-inflammatoire (usage topique), laxatif, sirop neurotonique, gluconate de potassium (élixir)
0.75-0,65Moisissures xérophiles (Aspergillus chevalieri, A. candidus, Wallemia sebi), Saccharomyces bisporusPommade topique, savon (avec glycérine)

Activité de l’eau pour la stabilité du produit

La stabilité des protéines, des enzymes et des produits biopharmaceutiques est influencée de manière notable par l’activité de l’eau. Une grande attention doit être portée à la prévention de l’agrégation dans des conditions pharmaceutiques pertinentes. La plupart des protéines, des enzymes et des produits biopharmaceutiques doivent conserver leur intégrité pour rester actifs. Afin de maintenir un dosage correct et d’éviter la dissolution, l’agrégation et les changements de conformation, il est important de maintenir des niveaux critiques d’activité de l’eau.

Établir la compatibilité des composants

L’importance de l’activité de l’eau par rapport à l’eau totale est démontrée par des études de compatibilité avant la formulation impliquant des médicaments sensibles à l’humidité. Des excipients hygroscopiques (amidon, cellulose et magaldrate) ont été formulés avec succès pour être utilisés avec des médicaments sensibles à l’humidité. Les excipients peuvent préférentiellement lier l’humidité et rendre la forme de dosage moins sensible aux variations de l’humidité relative pendant la fabrication, le transport, le stockage ou l’utilisation par le patient, prolongeant ainsi la durée de conservation. Cela s’applique également à d’autres systèmes polymères d’intérêt pharmaceutique, tels que les protéines (gélatine, kératine) et divers hydrogels synthétiques.

Prévenir la migration de l’eau

La migration de l’eau est un autre problème de qualité qui peut être expliqué et résolu par le biais de l’activité de l’eau. Les gélules sont un exemple classique des défis posés par la migration de l’eau. Il arrive que les capsules se fissurent lorsqu’elles se trouvent dans l’emballage, ce qui rend le produit impropre à la consommation. Ce phénomène survient en raison de la différence dans l’activité de l’eau dans la poudre et dans la capsule :l’humidité quitte alors la capsule et pénètre dans la poudre. C’est l’activité de l’eau, et non la teneur en eau, qui est le moteur de la migration.

Améliorer les propriétés de résistance des formes de dosage solides

L’activité de l’eau dans les poudres affecte les propriétés d’écoulement, de mottage, de compactage et de résistance des formes de dosage solides. L’activité de l’eau est utilisée dans l’étude de la durée de conservation, du vieillissement et des exigences en matière de conditionnement de produits pharmaceutiques. Elle sert également dans la conception et le développement de la technologie des revêtements. La compréhension de la réaction des formes de dosage solides à des environnements changeants permet de définir les exigences en matière de formulation et de conditionnement.

L’activité de l’eau : une meilleure manière de mesurer l’humidité

L’activité de l’eau est une autre mesure de l’eau qui fournit des informations essentielles sur l’énergie ou la disponibilité de l’eau dans un produit. De nombreuses études scientifiques démontrent que l’activité de l’eau est un meilleur indicateur de la sécurité et de la stabilité des produits que la quantité totale d’eau. Avec la publication de la méthode <1112> de la pharmacopée américaine (USP), l’activité de l’eau est désormais considérée comme une option potentielle dans la pharmaceutique.

Mesurer l’activité de l’eau est simple et rapide

La série 4TE permet de mesurer rapidement l’activité de l’eau dans les poudres, granulés, crèmes, liquides ou comprimés pour les produits pharmaceutiques, biopharmaceutiques, nutraceutiques et phytochimiques.

En savoir plus sur l’activité de l’eau dans les produits pharmaceutiques

Le Dr Brady Carter explique comment utiliser l’activité de l’eau dans les produits pharmaceutiques pour contrôler la stabilité des comprimés et prolonger leur durée de conservation.

Les thèmes abordés sont les suivants :

  • Comment évaluer la stabilité d’un comprimé
  • Les bases de l’activité de l’eau
  • Teneur en eau et activité de l’eau
  • Comment mesurer l’activité de l’eau
  • Isothermes de sorption de l’eau et leur utilisation
  • Prévention de la croissance microbienne
  • Prévention de la dégradation des IPA
  • Intégrité de l’enveloppe de ge
  • Migration de l’eau dans les capsules
  • Détermination de l’hygroscopicité relative
  • Activité de l’eau et transition vitreuse
  • Détermination du point de déliquescence
  • Excipients
  • Humidité de stockage
  • Conditionnement pour une durée de conservation prolongée
  • Procédure accélérée de test de stabilité
  • Maximisation de l’efficacité des excipients

Comment décider quel excipient conviendra le mieux à votre produit ? De nombreux facteurs sont à prendre en considération.

Références connexes

Enigl, Davin C., et Kent M. Sorrells. « Water activity and self-preserving formulas. » Cosmetic Science And Technology Series (1997) : 45-74. Lien vers l’article.

Friedel, R. R. « The application of water activity measurement to microbiological attributes testing of raw materials used in the manufacture of nonsterile pharmaceutical products. » Dans Pharmacopeial forum, vol. 25, nº 5, pages 8974-8981. Convention de la pharmacopée des États-Unis, 1999. Lien vers l’article.

Heidemann, D. R., et P. J. Jarosz. « Preformulation Studies Involving Uptake in Solid Dosage Forms. » Pharmaceutical Research 8, nº 3. (1991) : 292-97. Lien vers l’article.

Pader, Morton. Oral hygiene products and practice. Dekker, 1988. Lien vers le livre.

Pader, M. « Glycerine in oral care products. » Cosmetic science and technology series 11 (1991) : 381-393. Lien vers l’article.